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Robin, 7 ans, court partout, trépigne, pendant que sa Maman m’explique, il saute d’un pied sur l’autre, intervient dans la conversation, essaye d’attirer mon attention…

La maman voudrait diminuer la médication, ça devient impossible à la maison : il semble évacuer tout ce qu’il a contenu à l’école, elle n’en peut plus… Ils ont tout essayé : des récompenses aux sanctions, rien ne marche…

"Je sais pas dire mais je sens..."

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La jument est venue le renifler ; elle l’observe du coin de l’œil et patiente plusieurs minutes avant de se mettre à gigoter elle aussi…

Robin revient vers moi :

  • Dis, pourquoi elle bouge comme ça ?

  • Je ne sais pas… tu as une idée, toi ?

  • … ben peut-être que je suis un peu nerveux aussi !?

  • Ah !? Peut-être ? et que fais-tu quand tu te sens nerveux ?

  • A la psychomot’, elle m’a dit que je devais respirer bien, comme ça : (il emplit et vide ses poumons dans un mouvement toujours énervé, accentué et rapide)

  • J’ai une idée, approche-toi de la jument et pose ta petite main là… C’est le cœur du cheval, est-ce que tu sens quelque chose ?

  • … (après un temps, c’est tout son corps qui se détend) Oh ouiiii !

  • OK, maintenant tu vas respirer en même temps que lui…

Cet enfant vient de faire une expérience qu'il retiendra ...

Dans l’espace de liberté qui lui était offert, il a expérimenté qu’il y avait une limite ; limite qu’il ne savait à rien de tenter de contourner puisque ce n’était pas un adulte qui la posait ; limite qu’il ne servait à rien de bousculer puisqu’il ne faisait pas le poids face à cet animal…

 

Il est alors rentré en lui-même pour s’interroger sur son état émotionnel. De manière spontanée et intuitive, il a su que ce n’était pas simplement lié à son comportement mais bien à son ressenti et il a compris que le cheval n’avait été que son reflet…

Il a compris qu’ils étaient intimement liés et qu’il avait le pouvoir d’interagir sur cette relation, en s’apaisant lui-même…

Il a répondu lui-même à la question du pourquoi, en puisant dans ses sensations et non pas en collant la parole d’un adulte sur ce qu’il aurait dû sentir ; à son propre rythme, il a été, l’espace d’un instant, son propre guérisseur.

Les enfants ont une faculté de spontanéité qui facilite beaucoup le travail avec eux, dès lors que nous abandonnons notre discours rationnel, en particulier avec le cheval comme médiateur. Ils sont beaucoup plus vite que nous dans l’instant présent et ne semblent pas autant soumis au filtre du mental, ils sont dans l’interaction directe et le cheval miroir est plus juste et plus réactif que nous ne pourrions l’être comme adulte accompagnant. (voir théories inspiratrices)

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